Marc Thorel

Il se passe quelque chose près de l'église Saint-Jacques. la Galerie de l'Oranger, - une expo en sept mois - s'illumine de toiles de toutes couleurs, celles du peintre tunisien Ouanès Amor.
Comment déterminer par un nom l'œuvre d'Amor ? (dans la mesure où l'on peut se le permettre !)…Peut-être " visages ", non, " la danse au creux du regard ", plutôt !
Amor donne envie de savoir regarder ses tableaux, donne envie d'apprendre à voir.
Lorsque l'on regarde une des ses œuvres, il n'apparaît tout d'abord qu'un quadrillage de couleurs diverses, plus souvent rouge, bleu ou plus sombre. Puis, arrivent, formant les carrés peints de la toile, des visages, tous différents, riant, boudant, s'exclamant, exprimant le maximum de sentiments…
Mais l'on s'aperçoit bientôt qu'il ne faut pas s'arrêter là ; dans les visages se dessinent des silhouettes, empruntant leur forme au nez, à la boucle, aux yeux.
Et si l'on suit ces carrés les uns après les autres, on devient spectateur devant des danseurs, reflétant dans leurs gestes l'expression du visage qui les abrite et qu'ils habitent.
Le sourire et la peine venus du cœur ; Ou bien l'image intérieure, vivace, froide ou chaude de la vie, ou encore le déploiement de la beauté du bien-être et de la folie de l'être ? Voilà autant de questions qui peuvent venir à l'esprit devant ces très belles toiles qui ne sont pas, ô combien, une pure reproduction technique et mécanique mais des regards, droit sur la vie et ses mouvements, sans cesse neufs et uniques.
La danse aux creux de l'amour, au creux du sang, dans les mains et dans les têtes, un rythme qui fume hors de la toile peinte et qui enveloppe le visiteur et une exposition que les Dieppois et tous les autres se doivent de ne pas rater. Ce serait vraiment dommage.

 
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