25 juillet 1974
jusqu'au 13 août à l'Hôtel de Ville d'Uzès
Uzès. - Il est rare de ressentir dans
une exposition une telle impression d'homogénéité.
Les 21 toiles que le peintre d'origine tunisienne Amor, a accrochées,
jusqu'au 13 août prochain, à Uzès, dans la salle d'exposition
de l'hôtel de ville se présentent, en effet, comme une suite
de variations sur un thème unique : la répétition dans
la totalité de l'espace pictural de carrés régulièrement
juxtaposés.
A partir de cette structure habilement exploitée et qui donne un
rythme très personnel à sa peinture, Amor anime ses toiles
toutes de vastes dimensions, en faisant jouer dans chacun de ces carrés
couleurs et formes. Ici ce sont des silhouettes dont le graphisme rappellerait
celui d'hiéroglyphes primitives. Là encore, ce sont des signes
pur et simples, callygraphie modulé avec volupté.
C'est une peinture qu'on appréhende de prime abord globalement, dans
la richesse et la chaleur des couleurs aux transparences juxtaposées.
Les impressions immédiates rappellent celles de certains tapis orientaux.
Harmonies, contrastes, les effets décoratifs sont incontestables.
Amor n'est pas de ces peintres qui se méfient de réjouir les
regards.
Le charme opère. Un charme qui émane d'un artiste dont on
sent bien qu'il connaît autant la valeur de la lumière que
celle aussi violente de l'ombre à midi dans les pays chauds. Ses
rouges et ses bleus prennent alors cet éclat sourd et vibrant qu'on
retrouvera dans ses toiles les plus sombres.
Et puis, quand on se plonge dans le tableau, c'est le mouvement qui vous
saisit. La répétition, en effet, ne fige rien. Elle renouvelle
tout et donne un sens nouveau à ce qui sans elle ne serait qu'anecdote.
Ce sont sans doute les deux qualités les plus évidentes de
la peinture d'Amor : le sens de l'ombre, et celui du rythme. Deux qualités
fondamentales.
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