Le Pays du 23 novembre 1994
La maison des arts et loisirs de Sochaux propose les signes et profils du
peintre Amor. Il en naît une suite d'éblouissement proche d'une
peinture primitive.
Amor conjugue les caractères anciens des rouleaux mésopotamiens
avec les couleurs de ses tubes. L'artiste revendique l'expérience
humaine plutôt que les recettes et souhaite offrir au spectateur une
notion de plaisir pur. " Faire plaisir à soi et à ceux
qui regardent, c'est peut-être cela que l'on appelle peintre ",
explique Amor, le professeur de l'école des Beaux-arts à Paris.
" Donner ce plaisir, c'est communiquer avant tout, à la manière
de Bonnard ".
Influencé par ce peintre de la jubilation esthétique, Amor
rappelle volontiers qu'il était l'élève, dans les années
60, de Chastel déjà aux Beaux-arts à Paris. Le même
Chastel qui a exposé voici une quinzaine d'années sur les
cimaises de la Mal de Sochaux.
Les effets des amorologies
Amor n'a pas oublié ses racines et sa Tunisie natale. Il en puise
une peinture de " délectation rétinienne " où
la lumière joue un plus grand rôle qu'il n'y paraît,
au premier abord. Certes, l'uvre d'Amor est tout d'abord gestuelle,
" décorative " à la façon d'un Matisse.
A noter que la " rétrospective " proposée sur les
cimaises de la Mal de Sochaux par Jean-Pierre Bretigney, part des années
1965 pour aboutir aux dernières uvres de cette année.
On peut y découvrir les années 70 du peintre et sa période
structuraliste. L'échappatoire vers un lyrisme, toujours très
structuré cependant et, enfin, l'aboutissement à la lumière
rendant la forme présente aujourd'hui.
" Le signe, ce que j'appelle mes profils, poursuit le peintre, reste encore maintenant l'élément de construction de mes toiles, une sorte de pierre angulaire ".
1994 est à l'effet macrosopique, libéré dans de petits formats présentés dans la dernière salle de la Mals. L'artiste développe sa technique des " Armorologies ", ces décalages de couleurs. Des sortes de jeux d'optique composés à base de couleurs pures qui, en se jouxtant, changent la pâte de la matière. Des grands formats, sur le même principe, sont actuellement exposés au salon des " Réalités nouvelles " à Paris.
L'exposition se double aussi d'une démarche pédagogique, souhaitée par Albert Matocq-Grabot, le directeur de la Mals. Amor, déjà présent le week-end du vernissage, revient samedi 26 et dimanche 27. Une occasion supplémentaire pour rencontrer un artiste qui a su rester très proche de son public.
A.R
Amor à la Mals jusqu'au 17 décembre, tous les jours de 14h
à 18h, sauf le lundi.
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