Les expositions, Montpellier, avril 1975
Spécial hebdo, L'Art et la vie
Avec les peintures et aquarelles d'Amor on entre dans un sanctuaire privilégié
tout entier voué aux litanies de la forme et de la couleur. Chaque
toile contient tout un symbolisme faits de hiéroglyphes qui découpent
l'espace sans hésiter de violer, on le sent des interdits, des règles
mystérieuses.
Qu'il s'agisse de visages - véritables signes en suspension - ou
de mouvements décomposés - et comme figés dans une
éternité impalpable - les peintures d'Amor se présentent
comme les labyrinthes énigmatiques qui ramènent, par on ne
sait trop quelle étonnante réminiscence aux énigmes
de l'antiquité.
On ne pénètre pas d'un seul élan dans ce que fait ce
Tunisien de Paris, mais plutôt graduellement, par lentes et profondes
pulsions. Le pouvoir d'Amor est très étrange. Examinées
avec précision ses toiles révèlent une minutie diabolique.
Vues dans leur " globalité ", elles font surgir un mouvement
secret, un jaillissement
Touffu, source d'une séduction nouvelle.
Il ne faudrait pas croire, pourtant, que la beauté des uvres
d'Amor soit dépourvue de chaleur. Au contraire, elle sait parfaitement
communiquer avec lui qui la perçoit grâce à un lyrisme
doucement fou et diaphanement triste.
On ne peut s'empêcher, toutefois, de penser qu'il y a plus qu'une
correspondance fugitive entre ce que fait Amor et la magique calligraphie
de l'Iranien Zenderoudi dont on n'a pas oublié les sérigraphies
ornant une sobre et luxueuse édition du Coran. Est-ce à dire
que l'écriture arabe est une véritable école de l'art,
formant le caractère de ceux qui s'en imprègnent ? Il est
probable, en effet, qu'elle imprime sa marque, sa spécificité,
d'une façon beaucoup plus forte que la nôtre.
Hervé Marchal
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